Interview : C.Dumont fait le bilan des JO 01/03/06

Christian Dumont patron des équipes de France de biathlon a livré ses impressions à l'issue des JO , le moins que l'on puisse dire est que le "cas Poirée" ne l'enchante pas du tout .

Sources : aol-sport , wanadoo-sport , nordic-aventure et lequipe.fr

Lisez cela tranquillement vous verrez qu'il n'est pas content du tout le directeur et qu'il ne mache pas ses mots :

"Naturellement, la grosse déception de ces Jeux est Raphaël Poirée qui est passé à côté. Depuis deux saisons, il a préféré s'entraîner sans nous alors que nous avions parfaitement les moyens de nous occuper de lui et de ses skis. Nous aurions sans aucun problème fait pot commun: c'est un vrai gâchis. S'éloigner de notre groupe l'a beaucoup plus pénalisé qu'aidé. S'il avait été en contact régulier avec Vincent Defrasne, voire avec Sandrine Bailly, la dynamique de groupe l'aurait servi. Mais il a préféré s'appuyer sur ses acquis plutôt que sur nous : c'est dommage.

Juste après les dernières courses de samedi, Raph a préféré partir tout de suite, ne pas nous accompagner dans notre soirée et ne pas accompagner ses coéquipiers à la cérémonie de clôture. Pendant ces Jeux, tout le groupe a énormément travaillé pour lui et pour son matériel. Il n'est donc vraiment pas très reconnaissant de partir ainsi.

Après avoir pris du recul, espérons qu'il change, qu'il revienne vers le groupe. A mon avis, il a tout à y gagner plutôt que de rester à se débrouiller tout seul. La chronique absence de Raphaël Poirée dans notre groupe a sans doute permis à Vincent Defrasne de se découvrir, de respirer puis de s'envoler. Vincent Defrasne incarne parfaitement l'état d'esprit de la famille du biathlon. Des gens volontaires qui travaillent, qui s'investissent et qui s'entraident.

A l'image de Vincent, l'équipe de France a fait son job avec la manière. Elle revient avec un bilan à la fois génial et inespéré. Elle a été conquérante et unie. De plus, elle a offert du bonheur, du plaisir et des émotions aux spectateurs, aux télespectateurs, à des jeunes qui ont vibré et qui en ont pris plein les yeux.
Sandrine n'affiche pas encore le même palmarès que Raphaël Poirée. Elle a bien su réagir avec le relais. Sans doute, son palmarès est à venir, à construire.

J'aimerais voir la France se donner les moyens d'avoir un site de biathlon afin d'accueillir régulièrement un événement international. Créer un rendez-vous d'envergure sur notre territoire devient impératif.
Rapidement aussi, il va falloir se doter de structures et d'infrastructures pour accueillir des futurs pratiquants. Pour l'instant, nous n'avons pas les moyens de les accueillir et de les encadrer. Pour y parvenir, il va donc falloir mobiliser des partenaires départementaux et régionaux."

Suite :

« On travaille avec l'envie »

Heureusement qu'il y a eu Vincent Defrasne et Florence Baverel-Robert.
Et les relais. Il y a eu un bon niveau, oui. Avant, on nous reprochait de n'avoir que des leaders et rien derrière. Le biathlon est en train d'évoluer en France.

N'avez-vous pas douté après les trois premières épreuves (NDLR : aucune médaille pour la France) ?Vous savez, on doute toujours un petit peu. Mais je savais que nous étions sur une dynamique positive et que mes athlètes étaient physiquement en forme. On a travaillé sur la confiance et c'est venu normalement par la suite.

Quelle est la formule magique pour expliquer la réussite du biathlon français ?
De la passion principalement. On ne se prend pas la tête. Le biathlon est un sport qui est très sollicité physiquement et mentalement. Nous, on travaille avec l'envie. Cela me donne l'occasion de remercier tout l'encadrement de l'équipe de France. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice.

« un coup de booster au niveau local »

Estimez-vous que le biathlon dispose de moyens suffisants à l'heure actuelle ?
Bon, je ne vais pas me mettre à pleurer parce que je ne suis pas là pour ça. Mais je fais un constat : nous restons dans des domaines périlleux concernant la recherche sur le matériel et le fartage. Le salaire de nos cadres ne sont pas élevés non plus. On court donc le risque qu'ils partent un jour ou l'autre. Et puis on n'est pas assez structuré au niveau des clubs et des comités. Il n'y a pas de pyramide au biathlon en France. Sinon, oui, on a à peu près ce qu'il faut quand on dispute des épreuves de Coupe du monde.

Qu'est-ce qui va changer maintenant avec les succès de Baverel-Robert et Defrasne ?
Je ne sais pas pour l'instant. Je n'imagine pas encore l'impact que cela va avoir. Et il y a des élections qui vont se dérouler bientôt à la Fédération. J'espère que ces résultats vont donner un coup de booster au niveau local. Il faut trouver des gens, des formateurs, pour donner une colonne vertébrale au biathlon.

Un chiffre effarant : rappelez-nous combien y a-t-il de licenciés dans notre pays ?
On ne peut pas parler en terme de licence puisqu'il n'en existe pas pour le biathlon. Les pratiquants sont considérés comme des skieurs de fond. Mais, quand il y a les Championnats de France seniors et juniors, on compte entre cent et cent-vingt participants. Disons qu'il n'y a pas plus de cent-cinquante personnes qui font du biathlon chez nous. »

merci à Sandrine Bailly et à www.sandrinebailly.com pour les photos .

Comments

[kiki]

Merci à l'encadrement, aux filles et aux garçons du biathlon français pour ces grands moments de bonheur à Turin. j'aurais bien aimé être au bord de la piste pour les encourager !

Je reste supportrice de Raph, malgré les polémiques.. et j'espère qu'il va se rapprocher du groupe pour partager son expérience et profité de celle des autres... et faire encore de grandes courses !