Di Centa : une famille en or 27/02/06

Le Matin 27/02/06 , AFP :

C'est l'histoire d'une famille du Frioul qui se serre et qui pleure autour de Giorgio Di Centa, le fils béni, vainqueur au sprint du 50 km à Pragelato, sa deuxième médaille d'or après celle du relais.

Rita, l'épouse coiffée d'un feutre rouge, doit à la fois répondre aux sollicitations et rassurer les blondinettes Laura, 9 ans, et Martina, 6 ans. Les fillettes sanglotent, apeurées par ce bonheur en crue. Et voici Manuela, la soeur aînée de Giorgio, quintuple médaillée olympique, dont deux fois en or, à Lillehammer en 1994. «La joie personnelle de la victoire est fantastique. Mais, aujourd'hui, c'est la joie de la famille», souligne la vice-présidente du CONI (Comité olympique national italien ) .

Grâce à nos parents, le sport a été vécu depuis notre enfance dans le sens le plus simple, le plus profond», poursuit l'ancienne championne. «Maman ne pratiquait pas le sport, mais elle avait la passion. Papa Gaetano faisait le pain la nuit, et le jour il entraînait les jeunes du village», conte-t-elle encore, le visage blême, strié de larmes.

Gianni Petrucci, président du CONI, répète au téléphone «grande, grande». «C'est une médaille à 2 milliards, oui 2 milliards de téléspectateurs qui regarderont ce soir la cérémonie de la place des médailles, juste avant la clôture des Jeux», détaille le dirigeant. A ses côtés, Raffaelle Pagnozzi, chef de délégation, est doublement content: «On craignait beaucoup Vittoz car, s'il avait gagné, la France serait passée devant l'Italie au tableau des médailles.» Manuela reprend: «Giorgio avait été déçu par sa quatrième place dans la poursuite. Cette fois, il a été habile sur le plan tactique. Il a bien utilisé sa tête. Pour gagner, il faut réunir l'amour (de son sport), un grand coeur et la tête.»

Le frangin, souvent placé, acquiesce. «Je déteste les arrivées au sprint. Ça me stresse. Comme les autres fois, je m'attendais à être dépassé dans les derniers mètres. Cette fois, j'ai eu un peu de chance», admet le vainqueur. Et de préciser encore: «Aujourd'hui, j'avais des skis très rapides aux pieds, qui m'ont permis de m'économiser et chaque fois de revenir sur la tête dans les descentes.»

Manuela poursuit: «On a un autre frère, Andrea, qui n'a pas pratiqué la compétition à cause d'une maladie des yeux. On en a fait en pensant à lui.»

«Avec ce ciel bleu, c'était forcément le jour d'un azzurro», intervient le président du CONI. Heureux comme le dernier jour des Jeux d'Athènes, quand Stefano Baldini avait gagné l'or du marathon. Photos : www.torino.2006.org

réactions Roberto Gal : entraineur des français :

photo : www.nordic-aventure.com

" Maintenant, les courses en peloton ressemblent à du cyclisme, surtout en skating, constate Roberto Gal, l'entraîneur de l'équipe de France.

C'est vraiment dur de s'échapper." Un autre Italien, Piller Cottrer, tenta bien de faire exploser le groupe de tête au 35e kilomètre mais cela ne tarda guère à revenir. " En plus, avec le vent contraire, c'était impossible de se lancer dans une offensive loin de l'arrivée" , ajoute Gal.